1/ La finance est souvent perçue comme une industrie masculine. Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce secteur ?
Il est vrai que la finance reste un domaine largement représenté par les hommes. Et le Private Equity ne fait absolument pas exception à ce constat !Cependant, être une femme dans cet univers peut représenter un véritable atout, notamment en offrant des perspectives différentes et en contribuant à une plus grande diversité des points de vue.Chez Astorg, la parité est une priorité : plusieurs femmes occupent des postes clés, et nous voulons atteindre l’objectif ambitieux de 50% de femme d’ici fin 2025.
Pour ma part, j’ai grandi dans une famille d’entrepreneurs, avec des parents, à la fois exigeants et très ouverts d’esprit. Ils m’ont transmis le goût de l’effort, le dépassement de soi, et l’esprit critique.J’aime relever des défis et sortir de ma zone de confort, car cela me permet de rester en éveil et de progresser. J’ai souvent choisi des chemins légèrement escarpés car beaucoup moins empruntés. Ils offrent des perspectives différentes et parfois vous aident à avancer plus vite.L’audace est pour moi une vertu et dans des moments de doute, je me rappelle ce mantra : « Tu prends des risques quand tu n’en prends pas ! ».
La finance, avec son environnement hyperconcurrentiel et en constante évolution, est un univers très exigeant mais passionnant.Chez Astorg, nous accompagnons des entrepreneurs talentueux dans des secteurs spécialisés. Chaque journée est différente, ce qui rend le quotidien incroyablement stimulant.J’adore mon métier et je m’y sens totalement à ma place.Mon message aux femmes attirées par la finance ? Osez ! Vous avez toute votre place dans cet univers.
2/ Comment expliqueriez-vous le “Private Equity” à votre meilleure amie ?
J’essaie toujours d’utiliser des termes simples pour expliquer mon métier et de ne surtout pas jargonner.Le Private Equity, c’est finalement assez simple et très concret : notre métier est de financer et d’accompagner des entreprises non cotées en bourse.Nous apportons certes du capital financier, mais pas que. Nous apportons également du capital humain, avec des experts dans différents domaines de compétences, et une « boite à outil » efficace pour créer de la valeur et les aider à se transformer.C’est un véritable partenariat, fondé sur un alignement d’intérêts fort. Notre objectif est de leur permettre d’accélérer leur développement et de libérer tout leur potentiel.Dans le cas d’Astorg, nous intervenons le plus souvent en tant qu’actionnaire majoritaire. Ce qui signifie que nous jouons un rôle clef car actifs dans la gouvernance, avec un fort impact sur l’entreprise.Nous avons une vision à moyen long-terme, loin des dictats des résultats trimestriels comme c’est le cas sur les entreprises cotés en bourse.Si nous voulons une économie forte, nous devons avoir des entreprises solides, qui se développent, qui rayonnent à travers le monde, qui innovent et qui créent des emplois.On contribue modestement à cette dynamique et au financement de l’économie réelle.
3/ Le Private Equity, autrefois réservé aux “happy few”, est-il aujourd’hui accessible aux particuliers ? Est-ce une classe d’actifs pour tout le monde ?
Les actifs privés, autrefois réservés exclusivement aux investisseurs institutionnels, ou aux investisseurs fortunés (Family Offices), deviennent de plus en plus accessibles aux investisseurs privés.La démocratisation du non coté en France a connu des avancées significatives ces dernières années, encouragé principalement par :
– Le législateur, qui met en place un cadre réglementaire plus souple pour flécher l’épargne des Français vers l’économie réelle.
– L’intérêt croissante des investisseurs privés. Que recherchent-ils ? Du rendement, de la résilience face à la volatilité des marchés, de la diversification, tout en donnant du sens à leur épargne.
Le Private Equity répond en grande partie à l’ensemble de ces critères, d’autant plus dans le contexte économique et géopolitique incertain dans lequel nous sommes. Cette classe d’actifs a démontré sa capacité à s’affranchir des cycles économiques, à être plus résiliant et donc délivrer des rendements supérieurs sur le long-terme.
– Et enfin, la volonté des Sociétés de Gestion (les GPs) de diversifier leur base d’investisseurs et d’avoir des ressources complémentaires de revenus.
Cette tendance devrait s’inscrire dans la durée car repose sur des besoins de long terme. Et cette évolution ouvre de nouvelles opportunités pour l’ensemble de l’industrie.Bien sûr, cette classe d’actifs ne convient pas à tout le monde, car elle nécessite une capacité d’immobilisation des fonds sur plusieurs années et une acceptation du risque. Il faut accompagner et former ces nouveaux investisseurs.
4/ Sur le plan personnel, avez-vous mis en place des stratégies d’investissement ?
À titre privé, j’essaie d’être cohérente avec ce que je préconise à mes clients.Une grande partie de mon épargne est investie dans le non coté, car je suis convaincue des atouts de la classe d’actifs. Mais j’essaie de diversifier cette exposition à travers différents segments : fonds secondaires, fonds de LBO, mais aussi en fonction de la taille des fonds et sur différentes zones géographiques.
Par ailleurs, j’apprécie beaucoup le PER (Plan d’Epargne Retraite), un excellent support de long terme pour préparer sa retraite et qui est parfaitement adapté aux fonds de Private Equity.J’ai également des fonds patrimoniaux et des fonds globaux sur les actions côtés, en Assurance-vie.Enfin, j’intègre une poche obligataire pour équilibrer mon allocation.
Évoluant dans cet univers, je privilégie les équipes que je connais bien, dans lesquelles j’ai confiance, avec des processus de gestion clairs et disciplinés.Mais la règle d’or reste de bien comprendre dans quoi j’investis et de ne pas me laisser influencer par les effets de mode.